HISTOIRE
Un territoire riche, des personnes déterminées
L’histoire géologique des Deux-Sèvres a contribué à la générosité des sols en majorité calcaires jurassiques. Recouvert par des limons d’argiles rouges ou d’alluvions, notre terroir favorise certaines cultures comme la luzerne.
Riche en protéine avec plusieurs coupes à l’année, cette plante contribue à l’autonomie alimentaire des élevages et à la production d’un lait de qualité.
L’exploitation de caprins fut antérieure à la conquête de la Gaule par les Romains. Un fait prouvé grâce à des fouilles archéologiques de la région, présentant des os de caprins remontant, environ, à 3000 ans avant avant J.C
Puis, à l’âge de Fer, apparaît une forte proportion de bovins au détriment des caprinés, de manière récurrente dans le système prairial du Poitou.
Au 13ème siècle, Echiré, place stratégique, et Celles-sur-Belle, haut lieu de pèlerinage, sont protégées et favorisées par les comtes du Poitou ainsi que les rois de France et d’Angleterre.
Dans les années 1880, l’épidémie de phylloxera dévaste la culture viticole qui à l’époque joue un rôle important dans le développement de la région. Notre terroir fait face alors à une crise environnementale, sociétal et économique. L’agriculture régionale se réinvente en développant la production laitière. Le mouvement coopératif laitier français prend alors son essor dans les Charentes, Deux-Sèvres et Vendée, à la fin du 19ème siècle. On assiste alors à une union des producteurs laitiers. La région où la collecte du lait s’organise, constitue le cœur historique de la coopération laitière. C’est dans ce bassin laitier historique que sont respectivement fondées la coopérative de Sèvre et Belle en 1893 et la coopérative d’Echiré en 1894.
Le rayonnement beurrier y prend une ampleur considérable à cette époque. La reconnaissance internationale est immédiate et la coopérative d’Echiré reçoit le premier prix à l’exposition universelle de Paris de 1900, dans la catégorie beurre. Dans les journaux de l’époque est mise en avant comme « une magnifique organisation de la Société Coopérative ».
Mais l’activité agricole est de nouveau mise à l’épreuve, avec les deux guerres mondiales. Les effets sont immédiats, dès 1914 la Coopérative Sèvre & Belle connait des difficultés majeures. Cependant, cette période sera marqué par une sérieuse augmentation du prix de production du lait et, par conséquence, du beurre.En 1939, la situation est inquiétante et l’activité est fortement perturbée. Les producteurs coopérateurs s’organisent et font face à la situation malgré la pénurie de bêtes, de foin, de paille, de charbon, de carburant ou encore de moyens de transports.
Après le passage difficile de ces deux guerres, les coopératives reprennent le dessus en se développant et en se modernisant.
En mars 1945, à Echiré, les producteurs pratiquent les premiers dépistages de tuberculose des animaux, étant ainsi à l’avant-garde des bonnes pratiques d’élevage. En 1949, à Celles-sur-Belle, nos équipes produisent les premiers fromages de chèvre traditionnels au lait cru. Cette nouvelle dynamique va différencier le système caprin du Poitou.
Au niveau national, la filière caprine régionale joue un rôle prépondérant. Au niveau européen, la France est le seul pays à regrouper tous les savoirs et savoir-faire caprins dont la majorité se situe en Poitou-Charentes. Les pays anglo-saxons s’inspireront plus tard des modèles français du Poitou pour développer leur filière caprine.
Le temps passe et les coopératives Echiré et Sèvre & Belle deviennent de plus en plus connues et reconnues.
En 1977, après l’ouverture de la nouvelle fromagerie de Sèvre & Belle, le Premier Ministre Raymond Barre visite la laiterie. Il félicite les dirigeants de Sèvre & Belle pour la voie sur laquelle ils se sont engagés à travers la mise en place d’un outil moderne et encourage l’entreprise à s’orienter vers l’exportation.
En parallèle, en 1979, le beurre Charentes-Poitou devient le premier beurre français à bénéficier de l’Appellation d‘Origine Protégée.
Echiré fait partie du petit groupe des premiers beurres labellisés de France.
La modernisation de la coopérative Sèvre et Belle se poursuit.De nouveaux fromages d’exception voient le jour grâce à l’innovation et à la recherche, développées au sein de la Coopérative : le Chevrot en 1982 et le Cabridoux en 1988, fromage au lait cru à longue conservation, plus adaptés aux marchés mondiaux
En 1997, les éleveurs d’Echiré et de Sèvre & Belle définissent conjointement deux chartes de production du lait. Garanties de qualité et de goût pour le consommateur, elles concernent la production de lait de chèvre (pour le fromage) et de vache (pour le beurre) mais reposent sur des exigences qui se rejoignent. Toujours avec l’esprit précurseur des pionniers d’antan, dès cette année 1997 les deux laiteries coopératives garantissent un lait issu d’animaux nourris sans OGM.
En 2004, nos deux laiteries centenaires fusionnent et donnent naissance à la Coopérative Laitière de la Sèvre (CLS), héritière d’un savoir-faire traditionnel. En 2019, après une restructuration interne, la CLS s’engage officiellement dans une démarche RSE. En 2021, elle fait évoluer sa charte de Qualité de Production du Lait pour être toujours à l’avant-garde des bonnes pratiques d’élevage. Coopérative indépendante et à taille humaine, une entreprise est née, dans un nouveau millénaire avec un savoir-faire ancestral et des produits laitiers d’exception.